La stratégie nationale Maroc Digital 2030 franchit un cap déterminant. Pour Redouane El Haloui, président de la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI), plusieurs signaux récents confirment clairement l’entrée dans une phase opérationnelle, marquée par des décisions structurantes et le lancement de projets d’envergure.
Dans une analyse publiée sur son compte LinkedIn, El Haloui souligne que l’appui de la Banque mondiale, accordé sous la forme d’une ligne de financement de 250 millions de dollars, représente l’un des leviers majeurs de cette nouvelle dynamique. Ce financement cible trois axes essentiels : le déploiement d’un cloud souverain, le renforcement de la confiance numérique et l’accélération de l’inclusion digitale. Autant d’infrastructures et de cadres techniques indispensables pour installer durablement les fondations de Maroc Digital 2030.
Un nouveau souffle pour les startups et l’investissement technologique
Parmi les évolutions notables, le président de l’APEBI met également en avant le lancement du dispositif catalytique de soutien aux fonds startups, initié par la CDG, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement (FM6I) et Tamwilcom. Doté d’environ 400 millions de dirhams, ce mécanisme vise à réduire le risque des investisseurs et à dynamiser les phases d’amorçage. Neuf fonds ont été retenus, représentant un potentiel global de 2,5 milliards de dirhams qui pourrait irriguer l’écosystème des jeunes pousses marocaines.
Infrastructures souveraines et montée en puissance technologique
Pour Redouane El Haloui, l’opérationnalisation de la stratégie se traduit également par l’émergence de projets structurants, à commencer par les data centers verts, notamment celui de Dakhla, conçus pour fonctionner à partir d’énergies renouvelables. Ces infrastructures de dernière génération renforceront la capacité du Royaume à héberger des services cloud, des solutions d’intelligence artificielle et des données sensibles, consolidant ainsi sa souveraineté numérique.
Le secteur de l’offshoring n’est pas en reste. Une récente circulaire oriente désormais la montée en gamme vers des métiers hautement spécialisés : data engineering, cybersécurité, cloud, IA et développement logiciel avancé. L’objectif affiché est ambitieux : 130.000 emplois qualifiés à créer dans les années à venir.
Quatre segments pour structurer la transformation numérique
Selon El Haloui, la mise en œuvre de Maroc Digital 2030 repose sur une articulation claire autour de quatre segments clés :
- Les PME tech, moteurs de l’exécution dans le cloud et la cybersécurité ;
- Les startups, désormais mieux financées et connectées à des infrastructures de niveau international ;
- Les PME traditionnelles, destinataires directes de la digitalisation de l’administration ;
- L’offshoring, véritable vitrine d’un Maroc numérique compétitif sur la scène mondiale.
Une vision co-construite pour un Maroc numérique souverain
Pour le président de l’APEBI, les signaux s’alignent : Maroc Digital 2030 est désormais en phase d’exécution réelle. Cette stratégie, élaborée de manière collaborative avec l’ensemble des acteurs du numérique, pose les bases d’une économie digitale souveraine, compétitive et exportable, capable de s’affirmer dans les chaînes de valeur internationales.