Cybermenaces et souveraineté numérique: Quelle est la stratégie du Maroc ?

[HESPRESS] Le Maroc s’engage résolument dans la protection de son espace numérique, déployant des efforts notables pour sauvegarder cette sphère cruciale. Toutefois, il se heurte à des défis croissants qui exigent une mobilisation concertée, tant sur le plan institutionnel que législatif, afin de consolider sa sécurité nationale et d’affermir sa souveraineté numérique, selon une récente étude publiée par le Centre Démocratique Arabe.

Baptisée « Sécurité nationale marocaine: Faire face aux cybermenaces et établir la souveraineté numérique », l’étude menée par Mohamed Farhan, chercheur spécialisé en études internationales, stratégiques et sécuritaires, analyse minutieusement les stratégies et politiques marocaines dans ce domaine.

D’après la recherche, le concept de souveraineté a considérablement évolué à l’ère de la révolution technologique et de la transformation numérique. Initialement associé à l’Etat traditionnel et à sa faculté de gérer ses affaires intérieures et extérieures de manière indépendante, ce concept a été redéfini sous l’influence de la mondialisation et de la globalisation technologique.

Ces forces contemporaines sont désormais indispensables pour atteindre le développement et la prospérité économique, se posant ainsi comme les moteurs principaux des profondes mutations qui marquent la scène internationale, a affirmé le chercheur.

Ainsi, cette évolution de la souveraineté traditionnelle vers la souveraineté numérique découle de l’expansion d’Internet, qui transcende les frontières géographiques des Etats. Ce dépassement des frontières nationales a modifié les limites territoriales, incitant les Etats à intégrer les technologies mondiales et à adopter le stockage numérique des données, souvent contrôlé par d’autres nations, en raison de leur avance en matière d’information.

Par ailleurs, il s’avère que les sociétés font face à de nombreux défis liés à l’accélération de la transformation numérique, entraînant l’emploi croissant du terme « souveraineté numérique » dans les médias, bien que ce concept demeure complexe et divers dans ses interprétations. Le Maroc a été de même confronté à des défis sécuritaires et à des menaces de nature traditionnelle, mais avec l’apparition de ces nouveaux défis sécuritaires, notamment les cybermenaces, il s’est empressé d’élaborer diverses stratégies adoptant les nouvelles technologies.

Dans le détail, le chercheur a noté que l’élaboration d’une stratégie de cybersécurité est essentielle pour renforcer la sécurité nationale du Maroc face à la mondialisation des menaces cybernétiques. Il a rappelé que le Royaume a adopté une stratégie nationale de cybersécurité le 5 décembre 2012, renforçant un processus initié en 2000 avec l’intégration des technologies de l’information dans sa politique de développement.

Cette stratégie vise à doter les systèmes d’information de défenses robustes et comprend quatre axes principaux, notamment l’évaluation des risques, la protection des infrastructures critiques, le renforcement des bases de la sécurité des systèmes d’information, et l’amélioration de la coopération nationale et internationale. 

De plus, le Royaume a rapidement mis en place un cadre institutionnel efficace pour assurer la mise en œuvre de sa stratégie nationale de cybersécurité, nécessaire face à la diversité des systèmes d’information et leur interaction avec les secteurs administratifs, économiques, sociaux, et sécuritaires. 

Depuis 2011, plusieurs structures ont été établies, dont l’Autorité de Pilotage de la Sécurité des Systèmes d’Information, la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d’Information, la Commission Nationale de Contrôle de la Protection des Données à Caractère Personnel, l’Agence de Développement Numérique, ainsi qu’un ministère délégué chargé de la transition numérique et de la réforme de l’administration.

En outre, le Maroc dispose d’un système complet pour surveiller et combattre la cybercriminalité et le terrorisme numérique, a fait savoir Farhan.

Par : Zaina Jnina

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