LE DIGITAL M’A TUER : Le vrai coupable du crime ?

Le Digital est de l’avis de tous les économistes, chercheurs, politiciens… un levier de développement et de croissance. La CSMD en fait un des cinq leviers importants pour l’amorçage du modèle d’accompagnement de la mise en œuvre du Nouveau Modèle de développement.

L’humain et son environnement avancent à une vitesse grand « V », les organisations sont dépassées, comparées à l’usage que fait le citoyen du digital… nous vivons pour la première fois dans l’histoire de l’humanité….  4 progrès techniques, dits les NBIC : 

  1. Les progrès liés à la Nano technologie 
  1. Ceux liés à la Bio technologie 
  1. Le progrès dû à la révolution de l’information 
  1. Et les sciences Cognitives 

Cette révolution sera de plus en plus accentuée dans les années à venir avec la R&D, l’innovation, la course vers les métiers de la santé et la quête de la résilience humaine. L’euthanasie de la mort voulue par Google, aura tout son sens. Les maîtres de la Silicon Valley ont été provoqués par l’infiniment petit, qui les a obligés de se retrancher dans leurs forteresses d’observer la bérézina. Ce n’est pas uniquement l’échec des locataires de Mountain view, mais celui du monde entier, ceci dit le lion ne s’avoue jamais vaincu, il est capable de sortir de sa tanière, de retrouver ses esprits, et de faire mal, telle a été la réaction de l’homme tout au long des millénaires ou l’espèce a muté, s’est améliorée, développée, augmentée… 

L’Information se trouve comme dénominateur commun à tous ces progrès techniques, en citant la Big data, l’Intelligence artificielle et le Quantique, les portes s’en retrouvent grandes ouvertes pour occuper les lieux et les espaces quelle que soit le domaine de recherche (santé, sécurité, éducation, transport, environnement…). Malheureusement, certaines pensées limitées combattent la technologie et le progrès en vidant le verre de sa moitié, en pointant les risques, les dangers et autres théories complotistes, et en jetant le bébé avec l’eau du bain.  

Toute technologie et progrès s’amène avec ses risques, qu’il faut bien évidement gérer en bonne intelligence. La découverte de la voiture ou de l’avion s’amène avec les accidents qu’on ne peut supprimer et éviter d’une manière définitive, mais la technologie continue à faire des progrès pour atténuer et réduire les catastrophes en y intégrant tout ce qui peut faire de l’humain, un être augmenté capable d’anticiper, d’évaluer et de mitiger le risque. 

Certains décideurs sont même allés jusqu’à accuser le Digital de « tueur d’emplois », et c’est là où je veux en venir ! 

Dans un rapport du World Economic Forum, il a été rappelé que la robotisation pourrait remplacer la moitié des travailleurs à horizon 2025. 

Plus de 50 % des employeurs interrogés ont déclaré qu’ils s’attendaient à accélérer l’automatisation de certaines fonctions dans leur entreprise, tandis que 43 % estimaient qu’ils étaient susceptibles de supprimer des emplois en raison de la technologie. 

Le WEF a déclaré que la pandémie avait accéléré l’adoption de nouvelles technologies, les entreprises cherchant à réduire leurs coûts et à adopter de nouvelles méthodes de travail. Mais il a averti que les travailleurs étaient désormais confrontés à une double menace de « l’accélération de l’automatisation et les retombées de la récession de Covid-19 ». 

Nous vivons alors une révolution spectaculaire que l’humanité a déjà connu par le passé. Laissez-moi vous rappeler un certain nombre de métiers qui existaient encore jusqu’au 19ème siècle mais dont on ignore carrément l’existence aujourd’hui : 

  1. Télégraphiste : 

Il a existé jusqu’au 20ème siècle, je me rappelle encore avoir reçu les réponses à mes candidatures d’embauche par Télégramme début des années 90. Le Télégraphiste peut se targuer d’être l’ancêtre d’Internet en matière de communication. 

  1. Réveilleur : 

Quand aujourd’hui cela vous prend quelques secondes pour configurer votre alarme ou plusieurs, selon la légèreté de votre sommeil, le réveilleur était l’un des métiers salvateurs vous permettant de garder votre « Job ». Démocratisé en Angleterre à l’époque de la révolution industrielle (on les appelait les knocker-upper), le réveilleur avait pour tâche de tirer du sommeil les travailleurs pour qu’ils ne soient pas en retard à leur travail. Tout était bon pour accomplir cette mission : cailloux, cris, bâtons, sifflets. 

  1. Rémouleur : 

Un métier que nous connaissons bien, mais qui apparait quelques jours par an, précédent l’Aid Al Adha. Se déplaçant avec sa charrette sur laquelle était fixée la meule, le rémouleur pratiquait l’affûtage des ustensiles coupants et tranchants des ménagers. 

  1. Blanchisseuse : 

La blanchisseuse ou « lavandière » avait pour charge de laver les vêtements à la main. Heureusement, nos machines à laver ont pris la relève depuis bien longtemps et ont ainsi permis d’épargner les petites mains fragiles. 

  1. Crieur : 

Connu chez nous sous le nom de « Barrah », le métier de crieur existe depuis l’Antiquité pour disparaître dans les années 60. Profession itinérante, le crieur public était chargé d’annoncer au public de l’information. 

  1. Porteur d’eau 

Comme son nom l’indique, le porteur d’eau est une activité qui consistait à transporter ledit liquide car si aujourd’hui il nous suffit de tourner un robinet pour obtenir de l’eau, ce ne fut pas toujours le cas. Auparavant, il fallait aller chercher l’eau tous les jours et les personnes qui le pouvaient s’offraient les services des porteurs d’eau. 

  1. Demoiselle du Téléphone 

Également appelée standardiste, ces femmes étaient chargées d’établir les communications entre usagers dans les premières décennies de la téléphonie grâce à un commutateur téléphonique manuel. Certes, le métier de standardiste existe toujours mais la profession a tout de même fortement évolué. 

On se contente de ces quelques métiers, car il en existe beaucoup plus, que la technologie et le progrès ont supprimé MAIS… MAIS, en en créant d’autres, Eh Oui ! Heureusement, et c’est la trouvaille du rapport du WEF, qui confirme que d’autres métiers apparaitront ! 

McKinsey dans leur rapport « Tech for Good », parle du lissage des perturbations, et de l’amélioration du bien-être. McKinsey évalue le développement et la croissance sur les nations et dans le monde grâce aux Technologies de l’information et le digital (Figure 1)

Figure 1 : Évolution du PIB, de la longévité et du temps de travail 

Le monde des technologies de l’information compte un grand nombre de nouveaux métiers qui viendront répondre au besoin de tous les secteurs d’activité, et d’autres vont naitre dans tous les autres secteurs économiques. Avoir peur de la cannibalisation des métiers et de la hausse du taux de chômage est une vision très limitée qui ne sert que le « Finite Game » dont j’ai parlé dans mon WWW (AUSIMAG N° 4). 

De ce fait, mes questions aux décideurs, politiciens, penseurs, faiseurs des prédictions et projections, sont : 

  • Quid de ce Maroc de 2050 qu’on veut voir « Leader » l’Afrique, en impactant de son empreinte ce 21ème siècle et apportant les réponses à ces progrès techniques ?  
  • Quid des métiers de demain ou notre seule richesse est le capital humain ? 
  • Quid de ces métiers de matière grise dont il faut des décennies pour former, préparer, forger ?  
  • Quid des Industries de demain ? Certes l’aéronautique et l’automotive sont des orientations, mais le Digital peut aussi être une industrie génératrice de valeur ajoutée ! 
  • Quid de l’offre de services décalée par rapport au marché et la demande ? Très peu d’offres Cloud, inexistence de l’industrie de l’édition logiciel, cherté des m² Data Centres… rareté des compétences IT/Digital 
  • Quid de l’enseignement du « Coding » depuis le jeune âge ?  
  • Quid de la sensibilisation à la cyber sécurité depuis le jeune âge ?  
  • Quid de l’encouragement du capital risk dans les Startups/FinTech ?  
  • Quid de l’obligation des opérateurs Télécoms à mutualiser l’infrastructure ?  
  • Quid d’un objectif « Zéro Zone Blanche » ?  
  • Quid de l’Anglais, comme langue universelle qui va nous ouvrir les portes sur d’autres marchés, d’autres nations, d’autres cultures ? permettant à nos Nearshores de s’exporter world wide ! 

La plaidoirie de la défense prouve que le « Digital » ne tue pas, au contraire, il ressuscite les secteurs moribonds, et cela a été démontré lors de la phase COVID-19. Le vrai coupable du crime, est une certaine tergiversation, cogitation et perte de temps à inventer et réinventer les visions, stratégies, feuilles de routes qui nous font perdre des décennies, ou entre temps le TGV passe et emporte tout ce qui se met au travers de son chemin.  

Il est noté que plus de 170 pays dans le monde ont lancé un programme de transformation digitale, ce qui veut dire que personne ne nous attendra pour acheter notre offre Digitale Made in Morocco, les autres sont aussi en train de faire de même, et s’ils n’ont pas commencé il y a vingt ans, ils l’ont fait aujourd’hui pour reprendre l’adage chinois qui dit « Le meilleur moment pour planter un arbre c’était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment c’est maintenant.” 

J’aurais aimé voir dans le Nouveau Modèle de Développement une forte incitation à faire du Digital une Industrie en tant que telle ! Car le mot « Nouveau » m’interpelle, et me rappelle le modèle de l’innovation économique de Joseph A. Schumpeter sur la « Destruction Créatrice », « Le nouveau ne sort pas de l’ancien, mais apparait à côté de l’ancien, lui fait concurrence jusqu’à le ruiner » 

Réfléchissons, Tous à la destinée de ce pays, de sa jeunesse, à son « Why » ! Construisons ensemble ce « Why », s’il n’est pas encore dans le cœur et la foi de tout le monde. 

Souriez, C’est le début de ce « Why » ! 

Par : Mohamed SAAD, Digital Advocate

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