Le Maroc se hisse désormais dans le trio de tête des pays africains les plus visés par les cyberattaques étatiques, selon le dernier rapport sur la défense numérique publié par Microsoft. L’étude révèle que le Royaume a été la cible de 26 offensives majeures en une seule année, le plaçant juste derrière l’Égypte et l’Afrique du Sud, les deux pays les plus attaqués du continent.
Ce classement illustre la montée en puissance du Maroc sur la scène numérique africaine, mais aussi l’intérêt croissant que suscitent ses infrastructures stratégiques. Les cyberattaques recensées par Microsoft proviendraient majoritairement d’acteurs soutenus par des États, cherchant à collecter des données sensibles ou à perturber des systèmes critiques, notamment dans les secteurs gouvernemental, énergétique et diplomatique.
Selon le rapport, ces offensives s’inscrivent dans un contexte mondial marqué par une intensification des menaces géopolitiques. L’Afrique devient un terrain d’expérimentation privilégié pour les puissances numériques, combinant vulnérabilités techniques et enjeux stratégiques liés aux ressources, à la diplomatie ou à la cybersouveraineté.
Pour le Maroc, cette situation confirme l’urgence d’une cyberdéfense nationale robuste. Depuis le lancement de la stratégie « Maroc Digital 2030 », le Royaume a multiplié les initiatives pour renforcer sa résilience numérique : création du Centre de veille, de détection et de réaction aux attaques informatiques (MA-CERT), développement d’un écosystème de formation en cybersécurité, et montée en puissance des partenariats public-privé dans la protection des infrastructures critiques.
Mais face à l’évolution rapide des menaces, ces efforts devront s’accompagner d’une vigilance accrue, d’une coopération régionale renforcée et d’une culture nationale de la cybersécurité, tant au sein des administrations que des entreprises. Car dans la guerre numérique mondiale, la souveraineté ne se mesure plus seulement à la puissance économique ou militaire — elle se joue aussi dans la maîtrise des données et la défense des réseaux.
Source : Rapport Microsoft Digital Defense 2025