Le Maroc affiche une ambition claire : accélérer son économie numérique et devenir un acteur majeur dans ce domaine d’ici 2030. Le gouvernement s’attèle notamment à dynamiser l’écosystème des startups locales, un pilier essentiel de cette transformation. Dans ce cadre, le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration a récemment annoncé la création d’une association dédiée au développement des fintech : le Morocco Fintech Center (MFC).
Cette nouvelle structure, qui regroupe déjà une quinzaine de banques et d’institutions, se veut un guichet unique pour les fintechs. Elle vise à les soutenir à travers des programmes d’accompagnement, d’incubation, et d’accélération, tout en facilitant leur compréhension de l’environnement réglementaire et leur accès au financement. Par ailleurs, le MFC s’engage à promouvoir un écosystème collaboratif, favorisant les partenariats, les opportunités de mise en réseau, ainsi que la recherche et le développement dans l’innovation financière. Cette initiative portée par Bank Al-Maghrib (BAM) reflète la volonté des autorités marocaines de structurer un secteur en pleine effervescence.
Le Maroc, via sa stratégie « Digital Maroc 2030 », met un accent particulier sur le développement de startups locales avec une ambition internationale. Cette stratégie repose sur des mesures concrètes pour stimuler la création, la croissance et l’internationalisation de ces jeunes entreprises numériques. Parmi les objectifs affichés, le pays ambitionne de labelliser 1 000 startups d’ici 2026 et 3 000 d’ici 2030, contre seulement 380 en 2022. Les financements suivent cette montée en puissance, avec une volonté de lever 7 milliards de dirhams (696,6 millions $) à l’horizon 2030, un bond considérable comparé aux 260 millions de dirhams levés en 2022.
En décembre 2024, Abderrahim Bouazza, directeur général de BAM, a annoncé le lancement d’un pôle fintech en janvier 2025. Ce projet s’inscrit dans la volonté d’accélérer l’innovation et de renforcer la compétitivité des fintechs marocaines, en leur offrant un cadre favorable à leur développement. Cette démarche participe également à l’ambition plus large du Maroc de compter, d’ici 2030, 10 gazelles (entreprises à forte croissance) et une à deux licornes (startups valorisées à plus d’un milliard de dollars).
Dans ce contexte, l’écosystème fintech marocain bénéficie d’un soutien institutionnel et réglementaire inédit, avec un objectif clair : transformer le Maroc en un hub régional incontournable en matière d’innovation financière. La montée en puissance des services bancaires numériques et des solutions de paiement électronique témoigne déjà d’un changement significatif des habitudes financières. Les autorités marocaines, notamment à travers les initiatives de BAM, accompagnent cette dynamique en renforçant l’inclusion financière et en structurant un environnement propice à la digitalisation.
Avec la création du Morocco Fintech Center et la mise en place de programmes ambitieux, le Maroc se positionne comme un acteur clé de l’économie numérique en Afrique du Nord, attirant ainsi des investissements étrangers et créant de nouvelles opportunités pour les jeunes pousses locales. Cette transformation pourrait marquer le début d’une nouvelle ère économique pour le pays, ancrée dans l’innovation et la collaboration.