Anasse Bari, plaide pour une souveraineté technologique marocaine fondée sur l’IA

Dans une interview accordée au média international Al Jazeera.net, le professeur Anasse Bari, directeur du laboratoire d’analyse prédictive à la New York University et figure de référence dans le domaine de l’intelligence artificielle, a formulé un appel en faveur de la création, au Maroc, d’une université nationale entièrement dédiée à l’intelligence artificielle, ainsi que d’un ministère spécifiquement chargé de ce domaine. Cette proposition s’inscrit dans une vision prospective, à un moment où l’intelligence artificielle s’impose comme un levier fondamental de souveraineté, de développement économique et d’innovation sociale.

La mise en place d’une telle université permettrait au Maroc de consolider son positionnement en tant que leader continental en matière d’IA, tout en répondant aux besoins croissants en formation avancée, en recherche appliquée et en compétences spécialisées. Elle offrirait une réponse stratégique à la montée des dépendances technologiques, en favorisant l’émergence d’un écosystème national capable de maîtriser les chaînes de valeur de l’innovation numérique. En parallèle, la création d’un ministère dédié à l’intelligence artificielle renforcerait la capacité de pilotage, de régulation et de coordination des politiques publiques dans ce domaine, en assurant une articulation cohérente entre développement technologique, protection des données, éthique numérique et sécurité nationale.

Le professeur Bari cite l’exemple des Émirats arabes unis, qui ont su anticiper les défis de la révolution numérique en mettant en place un ministère de l’intelligence artificielle et une université de rang mondial, dédiée à la formation de haut niveau dans ce domaine. Le Maroc, fort de ses ressources humaines qualifiées et de sa volonté affirmée de réussir sa transition numérique, dispose de tous les atouts pour initier une démarche similaire. Cette initiative ouvrirait la voie à une stratégie nationale de l’IA intégrée, positionnant le Royaume en acteur structurant de la transformation numérique en Afrique et dans le monde arabe.

Dans cette perspective, il serait opportun d’examiner la faisabilité de cette double initiative, en s’appuyant sur une concertation entre les parties prenantes concernées. L’objectif serait de tracer les contours d’une gouvernance moderne de l’intelligence artificielle, à la hauteur des ambitions du Maroc et des exigences contemporaines en matière d’innovation, d’inclusion et de souveraineté technologique.

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